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Libération

Le coup de la mort, le coût de la vie

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publié le 29 août 2011 à 0h00

Putain de vacances ! Côté jeux vidéo, elles ont commencé avec une catastrophe et se sont poursuivies au soleil de deux très bonnes nouvelles. D’abord, la mauvaise. Le Norvégien Anders Breivik a tout gâché ! Il a fallu reprendre toutes les démonstrations à zéro, recommencer à se justifier et renouveler haut et fort notre argument catégorique : jamais un coup de dés n’abolira le hasard. Ce qui signifie que non, le jeu vidéo n’a aucune responsabilité, proche ou lointaine, dans le crime king-size commis le 22 juillet dernier par un sinistre fasciste hyperboréen. La démence du geste ne peut en aucune façon être associée à la pratique, assidue ou pas, de jeux vidéo prisés par le criminel et dont le tir, la guerre et les armes sont la matière principale.

Tout le monde comprend l’émotion et le besoin d’expliquer qui se sont emparés de la société norvégienne à la suite de la tuerie d’Oslo, mais il faut souhaiter que le cataplasme politique consistant à dresser une liste de jeux jugés nocifs et interdits à la vente ne soit qu’un réflexe affectif provisoire. Un hasard de calendrier a voulu que le neurologue américain Erin Robinson délivre, quelques semaines plus tard, une sorte d’antidote à la diabolisation du jeu vidéo, grâce à ses études observant (scientifiquement cette fois) l’effet de la pratique du jeu sur le cerveau et dévoilant de nombreux effets potentiels positifs sur la santé, dans des domaines aussi divers que la limitation des symptômes de la schizophrénie ou l’atténuation