Le chroniqueur a bonne mine. La semaine dernière, on se méfiait ici de la tentation des images «trop belles pour êtres vraies» (Sarkozy recevant en personne des enveloppes chez Liliane Bettencourt). Cette semaine, ce n'est pas Sarkozy, c'est Villepin. Et ce ne sont pas des enveloppes, mais des djembés africains débordant de billets, que le secrétaire général de l'Elysée, sous Chirac, serait venu décharger lui-même dans la cour de l'Elysée. Qui raconte la scène ? Pas un témoin de troisième main, mais le convoyeur lui-même, le désormais fameux avocat Robert Bourgi, successeur de Foccart, dans une imprévisible interview au JDD.
Résumons. Des millions et des millions en liquide ont financé la droite française pendant des années. Des billets dans des enveloppes, des emballages en papier, des mallettes, des sacs de sports, des valises, des djembés. Des billets lâchés à pleines poignées par des intermédiaires louches, des truands de haut vol. Des sommes payées en commissions par les oligarques français de l’armement ou de l’équipement, et revenant dans les caisses des dirigeants politiques, après avoir transité par des émirats pétroliers ou des pays d’Afrique noire.
Ces billets ont arrosé tout le monde, sarkozystes, villepinistes, chiraquiens. Balladur, Chirac, Sarkozy, et autres seigneurs de moindre importance, se sont (se seraient, si l’on souhaite vraiment respecter les formes juridiques) financés par le racket. Il faut les imaginer, les trésoriers, mais aussi le