Il est de plus en plus difficile de se placer dans la tête d’un téléspectateur de TF1, peuplade en lente voie d’érosion, mais essayons tout de même. Vous êtes là. Comme chaque soir depuis quinze ans, vous vous laissez bercer par Laurence Ferrari. Elle a toujours été là, elle aussi, Laurence Ferrari. Ah non, tiens, avant elle, c’est vrai, il y avait Pépédéa. Où est-il passé, Pépédéa ? Donc, Laurence. Aussi blonde, aussi immuable que Claire, qui assure les week-ends sur TF1, Claire si digne, l’autre soir, face à ce DSK.
Comme chaque soir, Laurence vous parle de financement, de mises en examen, d’affaires compliquées. Pourtant ce soir, étrangement, on s’attarde. Et on voit des images. Tiens, là, au ralenti, n’est-ce pas Balladur ? Ah, ce M. Balladur. Claire l’aimait bien, jadis. Remontent de vieux souvenirs de Claire jeune, quand elle discutait le dimanche soir avec ce M. Balladur. Comme ils s’entendaient bien, père et fille, lui si correct, elle si droite, si souriante, si respectueuse, tous les deux si comme il faut. Mais tiens, que se passe-t-il ? Il y a un monsieur, en cravate, très propre, qui travaillait avec M. Balladur. Qu’est-ce qu’il raconte ? Il raconte qu’il portait des sacs de billets. Quoi ? Pour M. Balladur ? Que se passe-t-il ? Attends, monte le son. Ah tiens, deux autres vieux, maintenant, du Conseil constitutionnel, un machin officiel, mais alors vraiment important. Tu sais bien, le Conseil constitutionnel, ceux qui doivent… Enfin, tu vois. Monte encore. Qu’est