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Libération

Globovision écope d’une amende grâce à Chávez

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publié le 21 octobre 2011 à 0h00

«Chávez veut casser Globovision», «Globovision censurée» : mercredi, les journaux d'opposition se sentaient tous solidaires de la chaîne de télévision vénézuélienne, menacée selon eux par le gouvernement de Hugo Chávez. La veille, l'Autorité de régulation des télécoms (Conatel) lui infligeait une amende de 1,5 million d'euros. Motif ? La Conatel accuse la seule chaîne ouvertement anti-Chávez, partenaire de CNN en espagnol, d'avoir «généré de l'angoisse» chez ses téléspectateurs par sa couverture d'émeutes meurtrières.

En juin, plusieurs centaines de détenus de la prison du Rodeo entrent en rébellion, tenant en échec pendant des jours près de 5 000 militaires. Au terme de la crise, le bilan officiel s'élève à 30 morts. A l'unanimité, les 11 membres de la Commission de régulation ont estimé que Globovision a, lors de ce drame, «fait l'apologie du délit et de la haine». Dans le viseur du censeur, la retransmission en direct durant plusieurs jours de témoignages de femmes et mères de prisonniers rassemblées aux alentours de la prison. Des témoins «appelés à manifester» par Globovision qui, selon les autorités, dénonçaient de faux bilans de victimes du gouvernement, accusant la garde nationale de «massacrer» leurs fils ou leurs maris. La Conatel reproche à la chaîne d'avoir sélectionné les témoignages les plus forts pour les passer en boucle…

Globovision est la première grosse victime de la nouvelle loi de responsabilité sociale sur les