Ce serait donc une question de «codes». «Eva Joly n'avait pas les codes», a expliqué à Libération un de ses conseillers, après que la candidate s'est fait recadrer par son parti pour n'avoir pas proclamé assez nettement son intention de voter François Hollande au second tour de la présidentielle. C'est vrai: crise et présidentielle aidant, des codes se mettent en place, de plus en plus serrés, de plus en plus contraignants. Tout se passe comme si la politique économique unique, imposée par les marchés aux Etats européens endettés, rejaillissait sur les postures, les comportements, les discours publics. On connaissait la pensée unique. Elle semble maintenant se décliner en politique unique, en unique code de comportement, en règle unique d'efficacité médiatique.
Prenons le chapitre sécurité et faits divers. La gesticulation médiatique est intronisée posture unique. Au lendemain du meurtre de la jeune collégienne Agnès, François Fillon réunit à Matignon l’inévitable conseil de crise, inévitablement chargé d’annoncer au 20 heures des mesures qui seront aussitôt oubliées. Justement, Jean-Pierre Elkabbach reçoit sur Europe 1 un lieutenant de François Hollande, André Vallini. Va-t-il dénoncer l’opération ? Pas du tout. André Vallini n’a rien à redire à la réunion de Matignon : faute de pouvoir faire, autant faire savoir. On est fixé : ministre de la Justice de François Hollande, André Vallini fera la même chose.
Politique unique : en économie, pas question de sorti