France-Soir disparaît des kiosques. La Tribune vit à nouveau des heures difficiles. Pensées confraternelles pour celles et ceux qui se battent, au sein de ces titres, pour continuer à faire leur métier jusqu'au bout. Le journalisme de presse écrite est un sport de combat. En France, notamment, où depuis des décennies, par une étrange anomalie civique et démocratique, les journaux sont très peu lus. Et donc chroniquement faibles. Nous, journalistes, devons bien y avoir une part de responsabilité, trop peu souvent examinée. L'émergence des technologies numériques n'a fait qu'accentuer le phénomène, en achevant de clairsemer un lectorat parti joyeusement (et gratuitement) trouver sur Internet ce qu'il n'allait déjà pas, ou plus, chercher en kiosques. Il y aurait bien des raisons d'entonner, pour la nième fois, le grand lamento de la presse écrite : modèle économique encore à trouver ; difficulté, du coup, à financer la production d'informations de qualité ; rapport de force inégal avec les géants de l'informatique qui s'enrichissent au détriment de la fonction démocratique du journalisme… La déploration a ses charmes, mais elle empêche à la fois d'agir et de penser. C'est-à-dire de voir que la révolution numérique fut certes, dans un premier temps, destructrice de valeur et productrice d'angoisse. Mais nous n'en sommes déjà plus là. C'est toute une industrie et une profession qui évoluent à pas de géant, tous les jours. Le journal de demain n'est pas écrit. Il
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