Drôle de fin. France-Soir a arrêté mardi sa diffusion papier sans le savoir. La rédaction, située sur les Champs-Elysées, a fait un journal lundi en songeant qui lui en restait encore deux. L'ultimatum, depuis l'annonce du propriétaire Alexandre Pougatchev de le transformer en site web pure player, avait été fixé au 15 décembre. Hier, le quotidien n'est pas paru à la suite de l'occupation des locaux par la CGT. A la conférence du matin, Rémy Dessarts, le directeur de la rédaction, a annoncé qu'il n'y aurait pas de dernier numéro : décision de la direction. La proposition de réaliser, en forme de baroud d'honneur, un dossier sur le site ou une Une en PDF, a été écartée. «Faudrait pas être dans la nostalgie», aurait-t-on entendu parmi les chefs de service.
Frustration. L'info de la non-parution se diffuse alors dans les couloirs. A 13 heures, le site web ne pipait mot de la situation. Il était prévu un pot hier soir à France-Soir, comme tous les soirs depuis une quinzaine de jours. L'approche de la date fatidique, qui signifie le licenciement de 89 personnes sur 127, était depuis la mi-octobre dans les têtes. La voilà effective.
Quelle fin pouvait-on imaginer pour ce mythique quotidien ? Même s'il était devenu l'ombre de ce qu'il avait été. Même si son histoire apparaît comme la plus chaotique que la presse française ait jamais connue (lire pages 4 et 6). Depuis des semaines, les journalistes se demandaient quoi faire