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Libération

Les politiques piqués au vif

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La gauche et la droite louent l’épinglage journalistique, mais retiennent rarement la leçon.
publié le 27 décembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 27 décembre 2011 à 8h09)

Promis, Nicolas Sarkozy ne dira plus qu'il était à Berlin le soir de la chute du mur. Juré, Arnaud Montebourg n'essayera plus de faire croire qu'il n'a pas voté le traité de Maastricht. Politiciens, vous êtes prévenus : les fact checkers vous attendent au tournant. Le fact-checking, ou contre-enquête sur les affirmations, chiffres et promesses des politiques, est une pratique journalistique apparue aux Etats-Unis(lire ci-dessous). En France, le modèle a essaimé. A Libération, la rubrique Désintox est apparue en 2008, suivie des Décodeurs sur le site du Monde.LeNouvel Obs a récupéré la formule du Washington Post, qui mesure en «Pinocchios» les boniments politiques. Le Parisien propose, le vendredi, son Bureau de vérification de la petite phrase et le JDD.fr, un Détecteur de mensonges.

C'est écrit noir sur blanc dans ces rubriques : un tel a menti, une telle s'est trompée. Les socialistes ont la mémoire courte sur les positions passées de François Hollande sur l'âge du départ à la retraite ; Xavier Bertrand fabule quand il avance que la gauche au Sénat a voté 30 milliards d'euros de dépenses supplémentaires. Qu'il doit être désagréable d'être ainsi pris en flagrant délit d'arrangements avec la vérité ! Pourtant, officiellement, élus et personnalités politiques de tous bords sont magnanimes. A gauche, on loue le «rôle de garde-fou» de l'exercice, face à une «droite qui est dans un menso