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Libération

Après MegaUpload, la maxi dèche

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Web . Fermé manu militari par le FBI il y a deux semaines, le site de téléchargement laisse un grand vide pour les adeptes de séries, de films et de raretés.
publié le 1er février 2012 à 0h00

«Oui, j’utilisais MegaUpload. Non, je n’ai pas prévu de reposter quoi que ce soit.»

Le message affiché par le blog Smutshake Cupcake, spécialisé en raretés musicales asiatiques, résume bien l'ambiance qui règne sur Internet depuis la fermeture de MegaUpload par la justice américaine, il y a deux semaines (Libération des 21 et 22 janvier). Au-delà de la saga judiciaire qui débute, la fermeture des serveurs du géant du téléchargement direct, suivie de la débandade de nombreux services similaires, a profondément touché la vie quotidienne des internautes (lire ci-contre). Avec pour effet collatéral la destruction de la plus gigantesque médiathèque collaborative du monde - qui n'hébergeait pas que des blockbusters.

Désolation. Depuis quinze jours, les internautes comptent donc les morts. Combien d'albums de rock psychédélique, tirés à 30 exemplaires en vinyle et un jour numérisés par quelques fans, ont disparu ? Combien de films de zombies en VHS, récupérés au fond d'un vidéo club en liquidation ? Au bénéfice de la lutte contre le piratage des œuvres les plus visibles, c'est un pan négligé de la mémoire culturelle internationale, une montagne d'œuvres qui n'ont jamais été rentables, qui a été déconnecté.

Chez Mutant Sounds, un site de référence qui se charge d'exhumer et d'archiver des disques expérimentaux absents du commerce comme des plateformes de streaming comme Deezer ou Spotify, Eric Lumbleau se dit «dégoûté mais pas surpris»