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Libération

De la répression dans les tuyaux

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Au lieu d’intégrer les habitudes de partage, Etats et industries veulent sanctionner à tout-va.
publié le 1er février 2012 à 0h00

La fermeture de MegaUpload aurait pu initier un nouveau départ dans les relations entre l'industrie culturelle et ses consommateurs. Le site de direct download, manifestement hors-la-loi et tirant des bénéfices de l'exploitation d'œuvres protégées, était difficilement défendable, même par le plus chevronné des partisans du partage en ligne. Mais, malgré ce consensus, c'est plutôt mal engagé.

Pour repartir sur de bonnes bases, il aurait fallu reconnaître que les usages qui se sont développés et installés durablement avec MegaUpload ne vont pas disparaître avec lui. Les internautes auront bien du mal à se passer de l'accès à un catalogue quasi exhaustif des œuvres transposables sur support numérique. Preuve en est l'augmentation brutale du trafic sur les réseaux peer to peer au lendemain de la fermeture de la galaxie Mega. Mais au lieu de chercher à intégrer ces modes de consommation et de partage, les représentants des ayants droit se sont bornés à ne voir dans l'opération menée par le FBI qu'une grande victoire contre le vil piratage, source de tous les maux. Et ce qui s'annonce ressemble à un durcissement des systèmes de défense de l'industrie culturelle.

Les propositions de lois américaines Sopa et Pipa, prévoyant un arsenal technique et financier sans précédent pour défendre la propriété intellectuelle (blocage et fermeture de sites, actions sur les moyens de paiement…) ont été repoussées in extremis mais n’ont pas été enterrées. Le traité international Ac