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Libération

«Catherine» ou l’amour entre nuit et jour

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publié le 6 février 2012 à 0h00

Le sexe, ça brûle, mais pas forcément comme on croit. Dans le cas du jeu Catherine, le sexe forme l'argument de vente sous-jacent, distillé par teasers connivents depuis la sortie du jeu au Japon, il y a tout juste un an. Qu'un éditeur aussi réputé qu'Altus, grand studio nippon dont les gamers chérissent tout particulièrement la série de RPG Persona, vienne titiller la culture encore largement adolescente du jeu vidéo sur son terrain le plus sensible et confus ne manque pas de panache. Mais une telle démarche se heurte également à des difficultés complexes, dont Catherine ne parvient pas franchement à trancher les nœuds, si l'on ose dire.

Le joueur incarne Vincent Brooks, la trentaine banale, le profil urbain globalisé. Sa vie se partage essentiellement entre le Stray Sheep, un bar où il picole avec ses potes, et le monde des rêves et des cauchemars, qu'il retrouve chaque nuit et où les épreuves proprement dites ont lieu. Celles-ci sont une variation humaine autour de Tetris, voire autour du vieux chef-d'œuvre Kurushi : trouver le moyen de gravir une hostile montagne de cubes en les déplaçant et en évitant de chuter. En caleçon et coiffé de cornes de bouc (de bélier ? de mouflon ?), le Vincent nocturne expulse ainsi symboliquement les tensions et obstacles qui entravent le Vincent éveillé.

Car Vincent souffre d'une crise existentielle courante à son âge : doit-il rester auprès de sa girlfriend établie, la douce et aimante C