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Libération

Jacques Séguéla est une salope

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publié le 3 avril 2012 à 0h00

Mais non, je taquine… Je taquine, mais pas que… Je fais aussi tourner le business de la campagne présidentielle, dont la caractéristique la plus spectaculaire serait, selon ses analystes patentés, la volatilité. La volatilité du tweet qui chasse l’autre, de la saillie salace que Dailymotion couve ou de la blague scandaleuse que YouTube promeut. Et les mêmes bavards d’en conclure, en se grattant doctement l’occiput, que «cette campagne, qui n’a pas le temps de se poser, est atypique.»

L'illustration de ça fut le passage, jeudi, de cette vieille momie horlogère de Jacques Séguéla, sorte de Bogdanov sans son double, sur les ondes d'une Radio Néo (connais pas), dans une émission intitulée le Gros Squat (sic). Soit une brochette de vieux adolescents cajolant, tutoiement inclus, le vieux mage de «la force tranquille» dans une complaisante duplicité de vieux pros, ainsi que l'attesta le lancement de l'intervieweuse : «J'ai vu que ça avait un peu chauffé pour toi, Jacques.» Et de citer à son intention un propos assez anodin d'Audrey «Ultrabrite» Pulvar, selon laquelle la pub tuerait la politique, ou quelque chose comme ça (1). Pulvar que le publicitaire qualifia alors, dans un souffle matois mais distinct, de «salope». «Oh oh ! Carrément, "salope"…», lâcha triomphalement la préposée au potin en affichant une banane démesurée, tandis qu'à son entour, la claque de ses complices reprenait le mot dans de bruyants esclaffements. C'est qu'à cet