Le patron de la chaîne Nessma jugé pour «atteinte au sacré» après la diffusion l'an dernier du film franco-iranien Persepolis a été condamné jeudi par un tribunal tunisien au paiement d'une amende de 2 400 dinars (1 200 euros environ).
«Nabil Karoui a été condamné au versement d'une amende de 2 400 dinars pour la diffusion au public d'un film troublant l'ordre public et portant atteinte aux bonnes moeurs», selon le jugement du tribunal de première instance de Tunis.
Le tribunal a également condamné un responsable de la production et un technicien de la chaîne au paiement d’une amende de 1 200 dinars chacun, selon le jugement.
M. Karoui était absent à l’annonce du verdict qui coïncidait avec la Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée en Tunisie depuis la chute de l’ex-président Ben Ali en janvier 2001.
«Ce jugement est une atteinte à la liberté de la presse. On espérait un acquittement pur et simple en cette journée mondiale de la liberté de la presse», a dit Me Abada Kefi. La défense va interjeter appel, a ajouté l'avocat de la chaîne.
«On se moque d'Allah»
«M. Karoui aurait pu être condamné à une peine allant de trois à six mois de prison ferme au regard des chefs d'accusation», a estimé un avocat de la partie civile, Rafik Ghak ajoutant qu'il allait examiner avec ses clients l'intérêt de faire appel.
Quelques personnes ont manifesté leur colère à l’annonce du jugement.
«C'est aberrant, 2 400 dinars pour quelqu'un qui se moque d'Allah et offense le s