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Libération
Reportage

Thierry Roland dans la surface de séparation

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Arrêt de jeu. Hier à Paris, ont eu lieu les obsèques du commentateur sportif. Public : nombreux. Terrain : lourd. Bernadette Chirac : en retard.
Jean-Michel Larqué lors des funérailles de Thierry Roland, le 21 juin 2012. (REUTERS)
publié le 21 juin 2012 à 21h56

Thierry Roland s’est endormi, au soir de France-Ukraine, dans l’espérance d’un bon résultat de l’équipe de France aux championnats d’Europe. Mais depuis que Roland s’est tu, le temps est détraqué et les Bleus jouent comme des patates.

Il y avait du beau monde à Sainte-Clotilde, dans le XVIIe arrondissement, hier, aux obsèques de la voix du football. Un public nombreux derrière des barrières sur le parvis, avec l'impression qu'une nostalgie au petit goût de cendre était là, dans son cercueil verni acajou recouvert d'un Christ de roses rouges. «Je n'y connaissais rien au foot mais sa voix restera», dit cet homme qui cherche «des figures connues». Arrive le Variétés club de France. Soixante bonshommes, au bas mot, en blazer et qui s'engouffrent dans la basilique. Un type gueule : «Merde, mais écartez-vous, la presse, on a payé !» Une dame reconnaît Dominique Rocheteau : «Ah ! Il a bien vieilli "l'ange vert", il est tout gris !» Un autre pointe du doigt Yannick Noah : «Tiens, il est là, l'exilé fiscal !»

Saucisses. Un demi-siècle de commentaires a fait de Thierry Roland un acteur de télévision. Toujours les mêmes mimiques, un jeu minimaliste, les mêmes répliques et les mêmes perles. Avec Jean-Michel Larqué, totalement démonté par le deuil, Roland formait un duo du foot Second Empire. Les rois du commentaire bain de pieds dans une petite cuvette en plastique. C'est de tout cela que Larqué devait se souvenir, e