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La radio numérique terrestre s’enterre

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Ondes . Le gouvernement envisagerait de rendre les fréquences qu’il avait préemptées pour Radio France. Le énième coup de grâce pour la RNT.
publié le 11 juillet 2012 à 21h56

La radio numérique terrestre (RNT) était déjà à terre, le gouvernement pourrait bien l'achever. La semaine dernière, un article des Echos révélait qu'il pourrait rendre les fréquences préemptées pour Radio France en RNT dans le cadre de l'appel à candidature de 2009 pour Paris, Nice et Marseille. Cette décision, qui porterait le coup de grâce à ce projet de modernisation du média radio, puisqu'elle marquerait le désengagement des pouvoirs publics, devait être entérinée formellement lors d'une réunion interministérielle à Matignon, vendredi matin. Depuis, rien n'a filtré. Selon certaines sources, la réunion n'aurait même pas eu lieu, et aurait été discrètement reportée.

Gâteau. La RNT est à la radio à peu près ce que la TNT est à la télé : face à une bande FM saturée, elle permet, avec une diffusion hertzienne numérique, de créer de nouvelles stations, d'enrichir l'offre dans les régions mal couvertes, avec un meilleur son et des données associées. Son déploiement a été gravé dans le marbre par la loi sur l'audiovisuel de mars 2007, mais depuis elle n'a cessé d'être balayée sous le tapis, puis ranimée, puis enterrée, puis ressuscitée… Des atermoiements causés en grande partie par l'opposition farouche des grands groupes privés (Lagardère, NRJ, NextRadioTV et RTL). Selon eux, la RNT n'a pas de modèle économique, et sa technologie est obsolète face à la radio sur Internet, ou radio sur IP. Ils sont surtout hostiles à une nouvelle concurrence, à l'heure