Pourquoi n'arrive-t-on pas tout à fait à détester Audrey Pulvar ? A priori, on devrait. Quelqu'un peut-il citer un reportage, une enquête, une critique musicale ébouriffante d'Audrey Pulvar ? Et la voilà, compagne de ministre, bombardée par un oligarque à la française à la tête des Inrockuptibles. Et pourtant, elle résiste à l'antipathie, davantage qu'Anne Sinclair, Béatrice Schoenberg ou Christine Ockrent, ses illustres devancières dans la chronique si française de la journaliste en conflit d'intérêt conjugal. Certes, elle fut, sous la botte sarkozyste, compagne de maquis et le souvenir en est encore brûlant. Mais ce n'est pas seulement ça.
Aussi, elle est plus jeune, elle n'a pas encore été en situation d'insolente domination. A la différence de Béatrice Schoenberg, sa liaison avec Arnaud Montebourg n'a jamais été un secret d'Etat, dissimulé au bon peuple. A la différence de Christine Ockrent, elle n'a pas décroché un poste surpayé à l'audiovisuel extérieur de la France, sur piston de son compagnon ministre. A la différence d'Anne Sinclair, enfin, comment dire ? Son homme n'a pas fréquenté le Sofitel de New York, ni Dodo la Saumure. Depuis le début, Audrey Pulvar a décidé de jouer le match en toute transparence. C'est peu dire qu'en se mettant en ménage avec le futur redresseur productif, elle n'a pas boosté sa carrière. Elle a foncé droit dans le mur, toute seule, comme une grande. Et puis, l'époque a changé. Longtemps, on n'égratigna Christine Ockrent, Anne Sincl