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Charles MacLean. La soif du malt

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Expert et historien du whisky, cet Ecossais, ancien avocat, a joué son propre rôle dans «la Part des anges» de Ken Loach.
publié le 2 août 2012 à 19h06

Le whisky, ce n’est pas grand-chose : de l’eau, la plus pure possible ; de l’orge, soit une graine somme toute ordinaire ; et, enfin, du bois, celui des fûts, de chêne en général, où il va séjourner plus ou moins longtemps. C’est là qu’il faut croire à l’alchimie puisque, au final, avec ces trois éléments et la grâce d’un alambic, on arrive à un divin nectar comme ce Linlithgow de 1982 qui frôle les 60° et que Charles MacLean fait déguster, l’air grave, mais l’œil pétillant derrière son monocle. Un whisky qui n’est connu que de rares amateurs mais à faire se damner un archange.

Justement, les anges écossais, les amateurs le savent bien, carburent au whisky sur les autoroutes célestes. C'est pourquoi ils prélèvent chaque année 2% du contenu des futailles des distilleries. Cette évaporation, là encore un peu magique, c'est ce qu'on appelle la «part des anges». Ce Linlithgow ayant passé une petite trentaine d'années dans un tonneau, cela fait un beau volume d'alcool qui a échappé à l'homme et… au percepteur. Et si l'on parle ici des eaux-de-vie écossaises et de ces créatures dont on n'a jamais réussi à déterminer le sexe avec certitude, c'est parce qu'elles sont au cœur de l'intrigue du dernier film de Ken Loach, la Part des anges précisément. Parmi les acteurs, une brochette d'amateurs, tous écossais, qui nous entraînent dans une histoire peu banale de délinquants sur le chemin du salut et de la rédemption grâce au whisky. Autre acteur amateur : notre Charles MacLean.