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Libération

Bas Zynga !

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publié le 23 septembre 2012 à 22h16

La grande famille de l’industrie du jeu vidéo n’existe pas plus que celle du cinéma : c’est un mythe et c’est tant mieux. Les rivalités, les bagarres, les procès, quelquefois les rapports de forces politiques, peuvent être féroces, dans cette sphère où trop d’intérêts concurrents convergent vers un même gâteau, pour que les choses se passent pacifiquement. Parfois, cette agressivité, inévitable dans l’aquarium capitaliste, se concentre solidairement sur un bouc émissaire. Ces temps-ci, cette sorte d’union sacrée semble s’être constituée aux dépens d’un vilain petit canard unanimement détesté : la compagnie Zynga, célèbre pour avoir trusté la grande vague des jeux sociaux qui s’est répandue sur le globe à la faveur du tsunami Facebook et son quasi-milliard d’utilisateurs.

Fondée en 2007 et basée à San Francisco, Zynga a connu un prodigieux essor en un temps incroyablement bref grâce à des titres gratuits et faciles à jouer (FarmVille, CityVille, FrontierVille, Mafia Wars…), offerts sur les plus grands réseaux sociaux. Mais depuis son introduction hâtive à la Bourse de New York, il y a une dizaine de mois, Zynga offre le spectacle d'une cuisante descente aux enfers. Celle-ci ne s'illustre pas simplement dans la dégringolade du cours de l'action (passée de 12 dollars en mars à 2,5 environ aujourd'hui). La firme affronte, à l'intérieur de la sphère du jeu, une impopularité qui contraste singulièrement avec la popularité de certains de ses titres. En public comme en privé