Pour ce que l’on commence à en savoir, les statistiques portant sur l’achat des jouets de Noël afficheraient une nette baisse cette année. Les enseignes dédiées comme la Grande récré et JouéClub ou les rayons spécialisés des grands distributeurs seraient tous en recul dans leur chiffre d’affaires par rapport aux années précédentes à la même date (1). Mais cet effet tangible et peu surprenant de la crise n’empêchera pas la progression spectaculaire d’un segment qui lui échappe: le cadeau électronique.
Ce dernier s'apparente souvent à un jouet, comme la tablette tactile Storio, l'un des tubes de ce Noël 2012. Mais les analystes rapportent aussi une tendance qu'ils décrivent sous l'angle d'un «vieillissement» des goûts et des demandes des enfants, c'est-à-dire leur choix de plus en plus déterminé en faveur d'objets «adultes», comme les iPod, smartphones et tablettes dont ne se séparent plus leurs parents. La question reste ouverte de savoir si le fait qu'ils perçoivent ces objets comme un privilège de «grands» accentue le désir de ces enfants ou si ce sont les adultes qui, sous l'effet de gadgets et de systèmes de communication infantilisants, régressent vers des mœurs de mômes. Lorsque les voitures seront - enfin ! - parfaitement autonomes et conduiront toutes seules, qui empêchera une écolière de réclamer sa Cadillac (ou sa Smart électrique) ?
Une partie du deal que nous passons avec la modernité consisterait ainsi en une forme d’évolution à l’envers. Plus le tech est