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portrait

Martin Esposito. Peine à ordures

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Quatorze mois durant, cet ex-champion de windsurf a filmé une décharge à ciel ouvert dans les Alpes-Maritimes. Edifiant.
publié le 10 décembre 2012 à 19h06

Endosser un costume, une première, se vomir dessus, pourquoi pas... Il est prêt à tout pour que nos déchets ne s’accumulent plus n’importe où, n’importe comment. Physiquement, Martin Esposito est posé là. Massif, carré, costaud, il vous regarde droit dans les yeux, guettant vos réactions avec l’attention qu’il portait aux vagues du Pacifique alors qu’il n’avait pas 15 ans. La détermination ne l’a pas quitté. A l’époque il «fallait» partir à 24 000 kilomètres de chez ses parents. Il était impératif d’aller à Hawaï, pour être précis sur «la» plage, Ho’okapi, sur l’île de Maui.

A peine ado, il épluche les magazines de surf et de planche à voile, dévore les textes et découpe les photos, mais ça ne lui suffit pas. Au début des années 90, de guerre lasse, ses parents le laissent partir pour trois mois avec un «grand» de 21 ans. Il n’entrera pas en classe de troisième et restera là-bas jusqu’à ce qu’il domine des vagues de 2 mètres quand l’océan se montre bienveillant, de 10 mètres quand il devient méchant.

A sa première sortie, la première vague lui donne sa première leçon. Mât brisé et voile déchirée, il passera un mois sur la plage à regarder les initiés qui le baptisent «Mowgli». Quand son compagnon de voyage attend la mi-journée, le moment où les alizés se lèvent pour émerger, lui file à la plage tôt le matin pour observer les vagues et se familiariser avec leur rythme, leur forme ou leur direction. Quelques mois plus tard, il termine deuxième de la Maui O’Neil devant un ancien