Quelle semaine féerique, que celle qui commence par Depardieu et se termine par Tapie. Châteaux contre bateau, descente dans les entrailles de ces deux sacs à millions, nos millions, les millions des impôts, des aides au cinéma, les millions accumulés, les millions de la gouaille et des soupirs de camionneur, nanard contre ma couille, restaus contre journaux, deux petits sacs à millions, repus, ventrus. Deux ventres.
Si Tapie est culot, Depardieu est ventre avant tout. Au centre de la conversation nationale, trône le ventre de Depardieu. Voici toute la France appelée à contempler ce ventre. Sonnez beffrois, résonnez sirènes, quel territoire, quel écrin, va-t-il choisir, ce ventre du fondateur de Fines Gueules sans frontières, ONG gastronomique et germanopratine ? Où va-t-il choisir de continuer à jouer son rôle unique, à faire son travail de ventre, absorption et évacuation, se remplir et se vider ? Avec les victuailles des restaurants rachetés dans toute la rue du Cherche-Midi ? Avec des litres de moules frites, de l’autre côté de la frontière ? Puisqu’il ne s’agit, pour ce ventre, que de continuer de profiter, dans les meilleures conditions, jusqu’au dernier hoquet. Absorption, évacuation : il y a longtemps que toute rage s’y est assoupie, confite dans les bonnes graisses. Alors le ventre s’est dilaté. Et il a pris le contrôle du corps entier, qui n’est plus qu’adoration du ventre, danse autour du ventre. Ce ventre n’est pas un ventre, monsieur, c’est un ballon, une grande