Quand on dirige un réseau social et qu’on ne fait pas face à une class-action, c’est qu’on a raté sa vie. Voilà ce qu’ont dû se dire les dirigeants d’Instagram, application star de l’échange de photos sur Internet, visée depuis lundi par une action collective en justice déposée devant le tribunal de San Francisco, en Californie.
En cause une nouvelle fois (Libération du 19 décembre), la refonte des conditions d'utilisation (CGU) d'Instagram, réseau «gratuit» racheté par le géant Facebook en avril. A cette occasion, l'entreprise avait clairement annoncé son intention de gagner de l'argent avec les photos échangées par ses 100 millions d'utilisateurs, en stipulant que ces derniers devraient accepter «qu'une entreprise ou une autre entité puisse payer pour afficher [leur] pseudonyme, avatar, photos (ainsi que toutes les métadonnées associées), et/ou actions en ligne, dans du contenu payant ou sponsorisé, sans aucune compensation». Une marque spécialisée dans le pâté pour chien pourrait donc payer Instagram afin d'utiliser la photo que vous avez prise de Kiki, votre bouledogue rigolo, en train de faire ses bêtises habituelles. Sans vous demander la permission et, surtout, sans même que vous soyez au courant.
Plainte. Ces nouvelles CGU avaient rapidement soulevé un tollé sur Internet, certains utilisateurs annonçant leur intention de quitter le réseau. Instagram avait alors opéré un repli stratégique : en fin de semaine dernière, son cofondateur,