On peut avoir créé l’un des logiciels antivirus les plus connus au monde et se faire piéger en laissant des traces en ligne. C’est ce qui est arrivé il y a un mois à l’Américain John McAfee, dont la folle cavale entre le Belize et le Guatemala a été stoppée par une vulgaire photo publiée sur Internet.
L’histoire débute sur l’île d’Ambergris Caye, au large du Belize, où John McAfee vit dans une maison cossue. A 67 ans, il a le corps affûté d’un habitué des salles de sport, et l’exhibe régulièrement. Il a aussi un regard fatigué par les abus d’alcool et de drogue. McAfee s’est installé dans ce petit pays d’Amérique centrale en 2008 et y a lancé une entreprise qui tente de développer des antibiotiques naturels.
CV de tête brûlée
Quelques années ont passé, inhabituellement loin des projecteurs pour cet homme qui s’est enrichi avec une société d’antivirus. Il a fondé cette entreprise - qui porte encore son nom - en 1987 et elle a été rachetée par Intel en 2010. Son idée de génie avait été de diffuser gratuitement les programmes antivirus, puis de proposer une version «premium» payante aux entreprises et aux particuliers effrayés par des virus informatiques (Abraxas, Bomber, ABC…) de plus en plus médiatisés. Mais John McAfee, boulimique de succès, sera mis à la porte de sa propre entreprise - où il était déjà sur un siège éjectable - en 1992, après avoir lancé une campagne alarmiste contre le virus Michelangelo, qui n’infestera finalement que peu d’ordinateurs dans le monde.
Depuis cette date, John le