Plus fort que le cautère sur une jambe de bois, le cautère en biffetons de 500 euros sur ladite guibole. C'est ainsi qu'on peut, en gros, résumer l'avis assaisonné à la harissa de la Cour des comptes sur le plan d'aide à la presse écrite lancé en 2009 par Nicolas Sarkozy après les Etats généraux du secteur. «Plan d'aide selon un schéma atypique et peu cohérent», «dicté par l'urgence», «système de "guichet"…» Autant dire qu'en langage de la rue Cambon le régime français des aides à la presse est à foutre en l'air du sol au plafond.
Car 5 milliards d'euros plus tard (le montant global des aides, dont une hausse de 450 millions d'euros), la presse n'est pas sortie de la panade qui avait présidé au lancement du plan. Loin de là : la jambe de bois, donc. Aux aides existantes en ont été ajoutées d'autres sans repenser le système : le cautère tissé d'euros. Face à la crise de la presse qui est entrée dans le dur en 2009, le gouvernement, balance la Cour des comptes, a pris des «mesures sans avoir pu procéder à une évaluation préalable des dispositifs existants, ni orienter une partie des moyens financiers vers des mesures structurelles».
Trustés. La cour s'attarde sur plusieurs points noirs, à commencer par le portage. Les aides à ce moyen précieux de fidélisation des abonnés ont explosé de 775% entre 2009 et 2011 pour atteindre 66,7 millions d'euros, majoritairement trustés par la presse quotidienne régionale (PQR). L'objectif