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Libération

Images de guerre : le CSA est très regardant

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Le gendarme de l’audiovisuel a rappelé France 2 à l’ordre pour un reportage.
publié le 17 février 2013 à 21h36

D’un coup, elles sont arrivées. D’un coup, les images de la guerre, absentes depuis le début de l’opération Serval, le 11 janvier, ont fait leur apparition : c’était le week-end dernier à l’occasion de la contre-offensive islamiste à Gao. Des tirs, des corps morts : la guerre. Jusqu’alors, il avait fallu se contenter d’images tournées après les batailles, de celles fournies par l’armée ou des sujets de journalistes «embedded» parmi les soldats français. Ce dimanche 10 février, aux JT, les envoyés spéciaux de TF1 et France 2 ont pu montrer au plus près les échanges de tirs entre islamistes dans un commissariat, soldats maliens arrosant en vain les moudjahidin et armée française arrivant à grand renfort de blindés. Images toujours soumises au bon vouloir des armées française et malienne qui, entre contrôle et crainte des enlèvements, verrouillent le conflit comme on ne l’avait plus vu depuis la première guerre du Golfe.

«Vigilance». Le 7 février, d'autres images avaient déjà réussi à franchir la barrière de la Grande muette. C'était, dans Envoyé spécial, un reportage d'Etienne Huver et Pierre Creisson (Camicas Productions) enquêtant sur les exactions commises par l'armée malienne. Les images, accompagnées de l'avertissement «déconseillé aux moins de 10 ans», sont rudes, montrant ici un bras déterré, là un puits regorgeant de corps en putréfaction. Rudes certes, mais ce sont les images d'un conflit.

Et pourtant, alors qu'il