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Libération

Le jour où Internet ne s’est pas arrêté

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Réseaux . Le Web aurait subi une cyberattaque d’une ampleur sans précédent. Les plus grands journaux ont aussitôt relayé l’affaire, finalement très exagérée.
publié le 28 mars 2013 à 21h26

Allons bon. Il paraît qu'Internet tremble sur ses fragiles fondations. Il paraît qu'une organisation clandestine de dangereux pirates mène depuis plusieurs jours une cyberattaque d'une si grande ampleur qu'elle a réussi à ralentir le trafic numérique à l'échelle mondiale. L'agression a «causé une congestion massive et perturbé des infrastructures cruciales à travers le monde», assène un article du New York Times. «La globalité de l'Internet a ralenti», titre le site de la BBC, puis le Guardian et la plupart des gros médias enquillent. Brrr ! Mais alors… Pourquoi personne n'a rien vu ?

Tsunami. La surmédiatisation de cet hypothétique désastre prend ses sources dans un unique billet de blog - celui de CloudFlare, une entreprise américaine fournissant un «service de diffusion de contenus». En gros, CloudFlare loue l'utilisation de son réseau pour fluidifier le trafic entre un site internet et les internautes qui s'y connectent. Grâce à un système de «cache», CloudFlare crée des points d'entrée secondaires aux sites web, ce qui permet aussi d'absorber d'éventuelles surcharges de trafic, et donc de protéger l'accès au site en question.

C’est exactement le sujet de notre catastrophe mondiale : comme l’explique CloudFlare, l’un de ses nouveaux clients, Spamhaus, a été victime d’une grosse attaque informatique dite «DDoS» (déni de service), visant à saturer son trafic jusqu’à le rendre inopérant. Spamhaus est une ONG qui