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Libération

Claude Guéant, le cardinal «démenteur»

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publié le 12 mai 2013 à 19h06

Sous réserve d'inventaire, le premier enseignement de l'affaire Guéant est celui-ci : et si le terrible cardinal était nul, simplement nul ? Ses explications sur les découvertes policières (les primes en liquide, la vente de marines hollandaises du XVIIe siècle) tombent en poussière à peine les a-t-il proférées. S'il conserve face à Pujadas son impassibilité de Richelieu, ses bafouillages la démentent. Choc des physionomies, sur le même visage : le cardinal reste imperturbable, mais le premier de la classe, entraîné sur la mauvaise pente par les racailles, bafouille devant le directeur. Sa bouche est barbouillée de confiture, des miettes sont collées au coin de ses lèvres mais non, promis juré, il n'a pas mangé la tartine.

Et dire qu'il a eu à connaître de mille secrets d'Etat, qu'il a dû s'entraîner à l'impassibilité. Dans le rôle désormais traditionnel du «démenteur», il est à mille coudées au-dessous de Cahuzac, le superbe Cahuzac les yeux dans les yeux, celui d'avant les aveux. L'assurance de Cahuzac troublait. Le Guéant des marines du XVIIe réjouit, et fait rire. On s'installe avec les sachets de pop-corn, tant on connaît d'avance les gags du film, autrement plus divertissants que le premier anniversaire de Hollande (on sait qu'il va se prendre la tarte à la crème, trébucher sur le râteau, et tomber dans la bouche d'égout).

Avec les enquêtes approfondies qui déferlent les jours suivants (quand c'est parti, c'est pour de bon), l'impression ne s'arrang