Tout a commencé à cause d'Internet. Geekopolis, disait le carton d'invitation virtuel. Nous étions conviés à nous rendre samedi 25 et dimanche 26 mai à «la cité du geek» - ou du moins son salon à la Halle Marcel-Dufriche, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). La cité du geek, ça sonnait un peu comme des ruelles étroites et sombres, où s'aligneraient derrière des ordinateurs des gens à lunettes effrayés par la lumière du soleil. « Le salon se partagera en cinq univers, précisait la réclame. Little Tokyo et ses mangas ; Avalon, la forteresse médiévale fantastique ; Nautilus ou l'époque victorienne façon uchronie punk ; Metropolis, pour les fans de science-fiction, et le Teklab, avec ses échantillons de la technologie de demain.»
«Sur les deux jours de ce premier salon, qui ratisse large en matière de culture geek, 15 000 à 25 000 personnes sont attendues », nous apprend l'un des organisateurs. Ça nous a intrigués, tout ce monde qui se presserait pour gagner une partie de Tetris habillé en Jedi. Force est de constater que nous ne savions pas exactement ce qu'est un geek, terme fourre-tout et parfois moqueur. D'autant que les dictionnaires étymologiques enseignent que le mot est un dérivé du vieil allemand geck, ou «l'original du village». Nous partons dans Paris, en quête de réponses.
Des journées passées à coder
14 heures, un lundi d'avril, station Réaumur Sébastopol. Voilà deux ans que le théâtre de la Gaîté lyrique s'est transformé en lieu de