Dans l'avalanche de révélations quotidiennes sur le scandale de l'arbitrage Tapie, la lettre de Christine Lagarde à Nicolas Sarkozy («utilise-moi pendant le temps qui te convient et convient à ton action et à ton casting. Si tu m'utilises, j'ai besoin de toi comme guide et comme soutien», etc.) aura éclipsé tous les autres détails de la semaine. On a appris ensuite qu'elle n'avait aucun rapport avec le sujet, mais tout le monde l'avait déjà oubliée.
Et pourtant on en a appris, en quelques semaines, sur les dessous de cet arbitrage que les meilleurs éditorialistes, comme Christophe Barbier en 2008, jugeaient «incontestable». On en a appris, sur les membres de la bande organisée (présumée) d'escrocs. Sur la duplicité du haut magistrat en retraite Estoup, l'accident cardiaque du grand avocat Bredin, la flemme de la vigie du gaullisme Mazeaud, la godille du PDG d'Orange, Stéphane Richard, entre les versions chargeant alternativement ses anciens maîtres, ou la myopie attristée de Lagarde.
A croire que toutes les «grandes rédactions», les radios, les télés, les hebdos qui avaient abandonné le dossier au Canard et à Mediapart, s'acharnent à se rattraper.
A croire que magistrats, policiers, émissions d’enquête veulent boucler l’affaire avant de partir en vacances. Mais plus on avance dans la psychologie et les manigances de la petite troupe, moins on discerne le mobile du crime. Mais pourquoi diable la bande d’escrocs (présumés) a-t-elle fait à Tapie un tel c