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Libération
Billet

Presse d’intérêt général

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publié le 4 juillet 2013 à 22h16

Ce n'est pas parce que Mediapart crie souvent au scandale d'Etat et à la ruine de la démocratie qu'il faudrait, comme dans l'histoire du loup, n'y plus prêter attention. En l'espèce, ce ne serait pas seulement dommage mais, n'ayons, nous non plus, pas peur des grands mots : un véritable crime de non-assistance à liberté d'informer sauvagement agressée. Il est proprement inacceptable, pour les journalistes comme pour leurs lecteurs, citoyens soucieux de s'informer, qu'un tribunal, en l'occurrence la cour d'appel de Versailles, somme Mediapart et le Point de supprimer toute publication intégrale ou partielle des célèbres enregistrements de l'affaire Bettencourt et prenne le risque, du fait d'astreintes financières considérables, de mettre sur la paille l'un des rares titres de presse (peu importe qu'il ne soit pas fait de papier) de notre pays, et d'en fragiliser un autre. En publiant ces documents, désormais au cœur de procédures judiciaires déjà anciennes et qui n'auraient jamais vu le jour sans de décisives enquêtes journalistiques, Fabrice Arfi, Fabrice Lhomme et Hervé Gattegno n'ont fait que leur travail, et surtout leur devoir dans l'intérêt général. Car, n'en déplaise aux plaignants, ce n'est pas de vies privées et de leurs nécessaires protections qu'il s'agit mais bien d'affaires éminemment publiques. C'est pour le dire plus fort qu'immédiatement, des journaux, dont Libération, ont décidé d'afficher leur totale solidarité en proposant de publier sur l