De tout jeunes Web developers jonglant d'apps en apps et de vieux grognons très inquiets pour l'avenir de leur prestigieuse maison. Lors de notre dernière visite au Washington Post, il y a quelques mois, il était déjà manifeste que le mastodonte de la 15e rue avait de plus en plus de mal à faire le grand écart entre sa glorieuse histoire et l'effondrement de ses revenus.
Installé à trois blocs de la Maison Blanche, le Post reste une institution, mais fatiguée. «Il est devenu très provincial», se moquait récemment un diplomate européen agacé par les articles souvent inspirés par les seuls officiels américains. Les pages opinions du journal agacent aussi, remplies - à quelques exceptions près, comme l'excellent David Ignatius - par des éditorialistes plus caricaturaux les uns que les autres, qu'ils soient conservateurs ou démocrates.
Il n'empêche : dans l'imaginaire collectif, le Post demeure un monument consubstantiel à la capitale, comme on le voit dans la série House of Cards (à voir sur Canal + à la rentrée). Tout juste maquillé en Washington Herald, le Post s'y retrouve au cœur de toutes les manigances.
Générations. Fondé en 1877 par un démocrate, Stilson Hutchins, qui voulait promouvoir la cause de son parti, le quotidien a été dès ses débuts intimement mêlé à toutes les machinations politiques. En 1933, quand le banquier républicain Eugene Meyer le rachète, le ti