Menu
Libération

ECLIPSE, MOTEUR ! Apocalypse financière pour Paco Rabanne.

Article réservé aux abonnés
publié le 11 août 1999 à 0h26

Paco Rabanne se prétend visionnaire dans bien des domaines, sauf peut-être en ce qui concerne la marche de ses propres affaires. Le couturier vient en effet de présenter une superbe collection de dépôts de bilan: un bar (le Montana), un restaurant (Ti Punch), une revue de musculation (FBI), tous ont fait faillite en moins de un an. Quand à sa maison de couture, Paco Rabanne a eu la présence d'esprit de la vendre à une richissime famille catalane (Puig) qui possède également Nina Ricci, avant qu'un malheur n'arrive. Devenu simple salarié de Paco Rabanne, Francisco Rabanne Cuervo vit de confortables royalties versées par son nouvel actionnaire. Avec cet argent, il investit, non pas sur l'avenir, mais dans quelques passions personnelles et passagères.

Son bar de la rue Saint-Benoit, dans le VIe arrondissement de Paris, voulait renouer avec la grande époque de Saint-Germain-des-Prés. Las, l'intendance n'a pas suivi: à cause d'une climatisation rebelle, il y faisait toujours trop chaud ou trop froid. Dix-huit mois plus tard, le 25 juin 1998, le tribunal de commerce prononçait sa liquidation judiciaire.

Le restaurant Ti Punch, dans le XVe arrondissement, aura résisté un peu plus longtemps, de 1993 au 16 mars 1998. La encore, Paco Rabanne avait vu grand (4 millions de francs de travaux avant ouverture), mais la gestion n'est pas son fort ­ dans ses vies antérieures, il a été prostituée de Louis XV ou assassin de Toutankhamon, mais n'a jamais rencontré de compte d'exploitation. Pour m