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Viktor et Rolf, 33 et 34 ans, Néerlandais, créateurs de vêtements. Leur style austère se joue avec un humour glacé de tous les stéréotypes.
publié le 15 octobre 2003 à 1h23

C'est une histoire plutôt encourageante, et même rafraîchissante. Celle de deux garçons qui lancent leur entreprise dans un secteur difficile, la mode. Qui parviennent à attirer la lumière sur eux. Et, même, à vamper une multinationale, L'Oréal. Vêtus en Viktor & Rolf, Viktor Horstig et Rolf Snoeren contrôlent les vitrines de l'exposition «Viktor & Rolf par Viktor et Rolf» que leur consacre le musée de la Mode et du Textile, à Paris.

Rolf, c'est celui qui porte le col roulé vert pistache et le pantalon imprimé Broadway (un motif de chapeau haut de forme répété comme un logo). Le plus conceptuel des deux, paraît-il. Viktor, c'est chemise blanche et musette à fleurs pop de la prochaine collection. La fantaisie, c'est lui, dit-on. Ils ne couchent pas ensemble, disent-ils aux magazines. Deux personnages travaillés comme des mascottes cheminent d'une vitrine à l'autre en commentant leur jeune passé. Ils parlent chacun leur tour, nous ceci, nous cela, sans se couper la parole ni compléter ce que l'autre vient de dire. Si une question les déroute, ils règlent la réponse en ping-pong flamand, puis l'un des deux communique le résultat. Un numéro en Kevlar.

A l'entrée de l'exposition, leur première création laisse rêveur : une robe de fête de série SF, entre serpillière et paillettes. La robe de Cendrillon en pleine mutation féerique, lorsque les guenilles se métamorphosent en robe de princesse. Cette robe gigantesque, ils l'ont fabriquée dans le minuscule appartement qu'ils occupaient