Qu'achète-t-on quand on achète de la mode ?
De l'image, de la marque. Moi-même, je suis encore un peu crédule. Acheter une marque reconnue, c'est plus rassurant. On se sent conforté dans un choix s'il est signé, validé. C'est très compréhensible : la plupart des gens n'arrivent pas à trouver leur bonheur dans les fripes, alors que les professionnels de la mode y sont très à l'aise. Le grand public est perdu s'il n'a pas de guide, si son choix n'est pas déjà validé en amont. On nous dit qu'il existe de nombreuses tribus ; je pense au contraire qu'il y a une «H & Misation» du monde.
Que pensez-vous du prix des vêtements ?
Qu'il est extrêmement élevé pour le Français moyen. Et même si on le réduisait de 30 %, ce serait toujours très cher. Il faudrait au moins 50 %. La réalité de la mode, elle est chez H & M et chez Etam. Moi-même, il y a des choses que je ne comprends pas : j'ai acheté un pull en solde à 9 euros, puis je me suis procuré le même modèle, plus cher, chez APC. Enfin, le même pull m'a coûté une fortune chez Costume National ; de plus, il a rétréci au deuxième lavage. Je ne comprends pas. Tout cela doit faire partie d'une illusion. Si vous interrogez des fabricants, ils vous répondent : «Ce pull, que je le fasse pour Untel ou Untel, c'est le même.» Après, les différences de prix, ce n'est pas leur problème... Il reste que c'est tellement cher par rapport à ce que c'est. Ça ne le mérite pas. Je ne saisis pas, par exemple, pourquoi Prada ou Dolce & Gabbana sont si chers.