Sous les chandeliers grand siècle de la Sorbonne, les filles cachées derrière des loups vénitiens avançaient très lentement sur un podium placé à hauteur des yeux du public, ce qui achevait de nous saisir de plaisir. La créatrice de Comme des Garçons, Rei Kawakubo, offre une relecture du dilemme matinal : quoi cacher et quoi montrer ? La Japonaise répond par une conceptualisation de haut vol. En résumé, des habits d'hommes classiques mêlés à des pans de robes baroques ; un corset noir porté par-dessus un costume gris quand ce n'est pas une robe victorienne, à manches ballon et dentelles, littéralement accrochée sur le devant d'une veste, ou encore cet ensemble de superpositions, fait d'une manche de costume sur le bras droit, d'un froufrou de volant sur le gauche et d'un mélange de volants-liquette-smoking-bas noirs. Evidemment, tout ça n'est pas très portable. Mais à l'occasion d'une fête décadente dans un manoir de Haute-Loire, pourquoi pas ?
C'est sur un remix de Die Another Day de Madonna que Jean Paul Gaultier a fait claquer son fouet pour Hermès. Les filles portent bombes, cravaches et capes de cuir noir, on navigue entre gentil SM pour club anglais et dressage en écurie chic : les deux tiers de la collection ont une tenue impeccable. Manteau de cerf, veste moutarde, pantalon large à revers marron glacé : c'est sobre et enfin détaché de la déclinaison facile des codes Hermès (le orange, le «H», etc.). Vers la fin, las, JPG se relâche avec des capes et tuniques à lourds