Le maire de Shanghai a pris ses habitudes. Chaque année, il vient acheter ses quatre costumes Pierre Cardin. Noirs, gris ou rayés, selon son humeur. Le Président Hu Jintao, lui aussi, y a pris goût, ainsi que le Premier ministre. Quant aux officiels de la mairie de Pékin, ils sont plusieurs à être des clients fidèles.
Pierre Cardin, le couturier du PC chinois ? Oui, peut-être un peu, mais pas que cela. Depuis qu'il fut le premier à fouler le sol chinois il y a tout juste trente ans pour tenter d'imposer sa griffe, Cardin y est devenu une sorte d'emblème du luxe à la française. S'il a pas mal perdu de son aura de créateur génial des années 1960 et 1970 en Europe (malgré un retour sur la scène des défilés parisiens en 2006), il a gardé cette image d'ambassadeur de la mode en Chine. Avec cette french touch qui plaît toujours beaucoup.
«Deux tenues». Le style n'est pas forcément très flamboyant, notamment pour le prêt-à-porter hommes. Mais Cardin a su s'adapter à la demande d'un marché chinois un peu particulier. «Les hommes chinois ont un goût assez simple, résume Fang Fang, la directrice artistique de Cardin en Chine, ils ont principalement deux tenues. D'un côté, le polo bien rentré dans le pantalon, avec une belle ceinture et une petite sacoche en cuir. De l'autre, le costume classique. A part ça, pas grand-chose.»
Dans le «New Lufthansa Mall», un centre commercial au nord-ouest de Pékin, la boutique Cardin est à l'image de ses client