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Libération
Haute couture automne-hiver 2010

Dior respire le flower power

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Bouchra Jarrar joue le noir et blanc, et Gustavo Lins construit un vestiaire pour flâner.
John Galliano, à la fin du défilé haute couture, collection automne hiver 2010. (REUTERS)
publié le 6 juillet 2010 à 0h00

John Galliano a-t-il passé des vacances printanières à gambader dans les jardins anglais pour y cueillir des brassées de fleurs ? Ou bien a-t-il plongé avec des bouteilles d'oxygène pour découvrir les couleurs surréalistes de certaines espèces qui vivent dans les grands fonds marins ? En tout cas, son défilé, dans les jardins du musée Rodin à Paris tourne à l'explosion florale et végétale. Dans son vertigineux show en forme de feu d'artifices pour Dior, le couturier fait apparaître des bleus pacifiques, des noirs abyssaux et des rouges frais comme une grenadine en terrasse. Loin de l'ambiance morbide de certains de ses défilés passés, John Galliano mise tout sur la couleur et remporte haut la main son défi. Des chapeaux translucides emballent en bouquets les chevelures de ces femmes-fleurs.

Ce galop hors des sentiers battus vaut aussi dans le choix des matières. La feutrine, l’organza, le tulle, finement travaillés, se transforment pour prendre la texture lourde d’une orchidée, la légèreté d’un pétale de rose, voire le velouté d’une mousse en forêt. Les derniers passages accentuent le propos. Ondulantes, frissonnantes, vivantes, certaines matières évoquent ces plantes aquatiques ultra-colorées qui attirent les poissons avec leurs robes vénéneuses.

C’est un rendez-vous d’happy few. Hôtel Crillon, 10 h 30, jus d’orange et mini-croissants depuis une terrasse embrassant la place de la Concorde. Une trentaine de personnes seulement, les rédactrices qui comptent dan