Depuis quelques saisons, le jeune Anglais Gareth Pugh remporte la palme des invités les plus bigarrés. Cruellas d'enfer aux cheveux roses, club-kids londoniens et créatures gothiques sur 20 cm de talons se sont rués à Bercy où le créateur organisait une projection vidéo (et pas ce vieux truc daté qu'on appelle défilé). Le film, signé Ruth Hogben pour le site art-mode SHOWstudio, montrait la top androgyne Kristen McMenamy s'enroulant d'aluminium ou de stretch dans des postures de kabuki venu de l'espace. La musique, de la techno minimale assourdissante, laissait penser que Gareth Pugh est un habitué des nuits berlinoises. Et un as des formes, déjà.
Ils ont le même âge, 29 ans, mais quel monde entre Pugh et le chéri new-yorkais Zac Posen, à tu et à toi avec les starlettes et dont l'investisseur principal est Puff Daddy. Pour son arrivée à Paris, Posen a ramassé tous les clichés de la capitaaaale : french-cancan, lustres, dorures, musique de chambre. Quel ennui ! A New York bien plus qu'à Londres, on peut être un branchéplouc, un Zac en toc.
Ex-prince de la hype, Nicolas Ghesquière s'affirme chez Balenciaga comme un avant-gardiste tellement doué, et intelligent, qu'on a presque tendance à l'oublier. A tenir son talent pour acquis. Il recevait aussi sous les ors et pampilles d'un vénérable hôtel, mais quelle leçon ultracontemporaine ! Ses références au passé (Carnaby Street, Siouxie, les punks) sont projetées vers le futur avec un