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Chanel en son jardin

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Mode. Défilés prêt-à-porter printemps été 2010.
Le défilé Chanel, mardi 5 octobre 2010. (Sébastien Calvet)
publié le 6 octobre 2010 à 0h00
(mis à jour le 7 octobre 2010 à 18h28)

Il faut se représenter un jardin à la française, trois fontaines ruisselant en son centre, des mannequins marchant parfois à perte de vue pour se représenter l'énormité du show qu'a donné Chanel, hier, au Grand Palais. Karl Lagerfeld avait déjà installé ici une banquise fondant sous les pas des mannequins, un lion doré si immense que les filles pouvaient se faufiler entre ses griffes, et une vaste ferme fashion et bucolique où batifolaient ses modèles.

Cette fois-ci, dans une sorte de relecture hollywoodienne de l’histoire de France, il a installé une version minérale des jardins de Versailles pour occuper l’intégralité du Grand Palais (à peu de choses près la surface d’un aérodrome de province). Le couturier sait manier le gigantisme (de sa célébrité, de la marque Chanel, de ses shows), car il a le souci d’y associer de la légèreté. Ainsi, cette robe, faite uniquement de plumes d’autruches orangées, semblait planer sur les nappes de violons de l’orchestre philharmonique qui accompagnait le show (lire ci-contre).

Certaines vestes de tailleur au tissu dévoré laissaient entrevoir la peau blanche des modèles à travers des trous aux formes aléatoires. Les jeans, gris souris, étroits sont légèrement tachetés. La superposition des matières donne parfois cet effet grillagé à l’architecture des vêtements, secouant les codes du tailleur en tweed. Une série de mini-shorts en cuire ou en tweed laisse apparaître le bas des fesses. Des cuissardes mangent les jambes. Un pul