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La nouvelle génération s’empare des codes du rockabilly. Sans penser au revival, elle est traversée par un désir de fraîcheur, de mode moins guindée et de musique enlevée.
Mallory (Jean-Baptiste Mondino pour Next)
publié le 6 novembre 2010 à 14h45
(mis à jour le 25 novembre 2010 à 16h25)

A la Féline, un bar rock de Méni­l­montant, à Paris, le son résonne comme un vieux jukebox.
Demi-mondaine, chanteuse et mannequin, pose lascivement près du comptoir. Tatouée jusqu'en haut des cuisses, elle porte un lipstick rouge cerise et séduit les clients de sa voix suave. En robe noire longue et moulante, elle est postée derrière la porte vitrée du bar, jette des regards provocateurs aux passants et enchaîne les moues comme une star devant un parterre de photographes.

«Les habitués viennent ici depuis des années parce qu'ils aiment la musique et s'y sentent bien» explique-t-elle en allumant une cigarette. Le patron accueille la clientèle avec de chaudes poignées de main. Son sourire marque ses pattes travaillées au peigne fin, qui partent des tempes et vont en s'élargissant jusqu'au menton.

Devant le bar, une rangée de Vespa. Leurs propriétaires ont 16, 20, 25 ans et arborent des cheveux en banane pour les garçons, des eye-liner ultraprononcés et robes à la Dita Von Teese pour les filles. La tendance rockabilly fait son chemin dans les rues parisiennes, sans que cela ne réponde à aucun diktat esthétique, commercial, annoncé dans les magazines «officiels». Pour Mallory, 20 ans, patineuse et stripteaseuse : «Le rétro vintage redevient à la mode, la révolte et la liberté des années 50 donnent envie à la nouvelle génération. » La jeune femme explique que son look « s'est vraiment affirmé à l'âge de 17 ans, au momen