«Gentil» s’applique aux niais tellement niaiseux qu’on n’a pas le courage de les dénoncer vraiment. Plus indulgent, «simple» désigne un être candide et inoffensif qui chaque matin regarde le monde avec des yeux neufs, parce qu’il ne sait plus très bien de quoi il était composé la veille. Baptiste Giabiconi, mannequin masculin n°1, est de ceux-là. Simple et bizarrement attachant.
«Baptiste n'a pas changé, Baptiste est resté le même», a-t-il coutume de dire, pour les mettre à l'aise, à ses amis d'enfance comme aux filles qu'il entreprend de séduire. Oui, le garçon parle de lui-même à la troisième personne, comme ces Excellences Jules César, Jean-Claude Van Damme et Alain Delon. Non, il n'est pas homo, même s'il aime cultiver une certaine ambiguïté. Chemise à moitié déboutonnée, bagouses et cheveux longs remontés sur l'avant, il ne se fait jamais prier pour exhiber ses abdos, en couverture de Têtu, sur le plateau de Ruquier ou dans l'émission de Mademoiselle Agnès. Il joue aussi de sa relation avec son mentor, Karl Lagerfeld, qu'il ne lâche pas d'un soulier. Minishort à Saint-Tropez, queue-de-cheval et décolleté plongeant à Buenos Aires, le mannequin de 21 ans alimente la rumeur, qui ne désenfle pas : il serait à Lagerfeld ce que Jesus Luz a longtemps été à Madonna, un vulgaire toy boy. Interrogé pudiquement sur une éventuelle attirance sexuelle, il dément : «Des choses comme ça, ça se sent. Avec Karl je ne l'ai jamais senti. Il a un trop grand res