Il ne sera pas ici question de « voix grave » ou de « beauté froide », deux expressions usées jusqu'à la corde pour parler d'Anna Mouglalis, comme, disons, « Bardot et sa moue boudeuse », « Vanessa Paradis et ses dents du bonheur » ou « Charlotte Gainsbourg et sa timidité maladive ». Il se trouve qu'en privé, sur les tournages, dans un café ou au premier rang des défilés de mode où elle apparaît souvent, Anna Mouglalis se marre souvent, franchement, et d'un rire suffisamment sonore pour fracasser son image de femme distante, à la réserve chic et bien française.
Les cinéastes, n'ayant pas forcément plus d'imagination que les journalistes, lui offriraient bien un abonnement à vie aux rôles de belles élégantes, si possible dans des films historiques comme pour tenir à distance sa nature profonde. Samuel Benchetrit, son compagnon et père de sa fille (Saül, 4 ans) lui a donc écrit son premier vrai rôle comique. Le film s'appelle Chez Gino. Anna Mouglalis incarne la femme d'un pizzaïolo (joué par José Garcia) installé à Bruxelles. Il y a aussi un poney décapité (référence low-cost au Parrain), un chien géant de type malinois (qui a failli arracher un bras à José Garcia sur le tournage) et deux seconds rôles de crétins très aboutis comme on peut en croiser dans les films des frères Coen.
Pour la référence cinématographique, le film de Samuel Benchetrit se situe clairement plus près des comédies italiennes de Luigi Comencini, Mario Monicell