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Dior enterre l’ère Galliano

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Ambiance recueillie au dernier défilé du couturier britannique, absent à la suite de ses propos antisémites.
Les employés de Dior sur le podium après le défilé du 4 mars 2011, à Paris, le dernier signé John Galliano. (© AFP François Guillot)
publié le 5 mars 2011 à 0h00
(mis à jour le 5 mars 2011 à 11h10)

A quoi pensait John Galliano, hier à 14 h 30, alors que les invités du défilé Dior pénétraient, l'air grave, à l'intérieur du musée Rodin ? Depuis sa cure de désintoxication à la clinique Meadows en Arizona, où il se trouve probablement, se repassait-il le film de cette dernière semaine, qui vit sa carrière flamboyante s'achever dans un crash sordide aux secousses planétaires ? Sous le coup d'une procédure de licenciement, John Galliano devra se présenter dans les mois à venir devant un tribunal pour répondre des propos antisémites qu'il aurait tenus au bar la Perle à Paris, à la fin de la semaine dernière. A 6 000 km de là, se souvient-il de cette soirée de l'hiver dernier quand, hébété par l'alcool, il déclarait «adorer Hitler» à une femme qui le filmait avec son portable ? Car c'est bien cet enregistrement et sa mise en ligne par le plus trash des tabloïds anglais (The Sun) qui entraîna la disgrâce du roi du luxe.

Lynchage. Aux abords du défilé, la foule était dense, les paparazzi et les curieux encore plus nombreux que d'habitude, tous venus sans doute renifler le parfum morbide qui planait autour de l'événement. Passé la haie de vigiles, une hôtesse tendait aux invités un dépliant publicitaire sur lequel était écrit «Dior Addict». A l'intérieur, des photos de Kate Moss, amie de longue date de John Galliano, et qui fut, elle aussi, résidente à la clinique Meadows, et la proie d'un lynchage médiatique après avoir été filmée à son