Cuir, toile ou croco: qu'importe la matière, le sac à main est un drôle d'animal. A la fois accessoire utile-futile et symbole de la féminité. Dans son dernier ouvrage Le Sac (1), qui sort demain, Jean-Claude Kaufmann, sociologue du quotidien et directeur de recherche au CNRS, s'est penché sur ce paradoxe. Son objectif? Faire parler les cabas, voir ce qu'ils ont dans la poche. Modèles, taille, contenu, manière de le porter et rangement… Une centaine de femmes se sont confiées sur ce compagnon de leur quotidien. Et à travers la compilation de ces témoignages, c'est la place de femme dans la société d'aujourd'hui qui apparaît. Où, à cause et grâce à cet objet anodin, elles restent les piliers de la vie familiale, la portant sur leurs épaules. Ou en bandoulière.
Qu’est-ce qui vous a surpris dans ces sacs à main ?
La découverte de toute une série de petits mondes. Alors que l’intimité tend à se construire de plus en plus sous le regard public, quelques zones, comme le sac, restent privées et personnelles. Il ne contient pas que des papiers d’identité, un chéquier ou des clés : il englobe toute une série de trésors. Des photos, des bouts de papiers griffonnés, des cartes postales écornées… Certains sont incongrus : j’ai trouvé beaucoup de petites pierres et une des personnes interrogées conserve précieusement un bouchon de blanquette de Limoux! Ces gris-gris fournissent des informations sur les angoisses et les désirs de leurs propriétaires mais échappent à toute rationalité. Si on prend le poids des cailloux et qu’on le m