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portrait

Marc Rioufol, dope domptée

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Acteur, mari de la créatrice d’Antik Batik, cet ex-tox utilise dans le business la désinhibition apprise dans la drogue.
Marc Rioufol, en mars 2011 à Paris. (Jérome Bonnet)
publié le 15 mars 2011 à 0h00
(mis à jour le 16 mars 2011 à 18h21)

Fumeur de cigares, cheveux coiffés en arrière et chevalière à l’annulaire, Marc Rioufol arbore les apparats de la haute société. Cet esthète affublé d’une étoffe fleurie en guise d’écharpe est à son aise dans les discussions de salon. Ambiance Visconti. Enfant, dans sa ville natale de Mauves (Ardèche), ses voisins le surnommaient «Marc du château». Un visage délicat, presque féminin. Un air de déjà-vu. Il donne la réplique, quelques apparitions dans des films de Jacques Nolot, Danièle Thompson, Virginie Despentes. Sorti du grand écran, il tient un autre rôle, celui de businessman chargé des relations publiques pour la société Antik Batik. Du prêt-à-porter pour bobo ethnique.

L'éloquence est sa carte maîtresse. Il parle, volubile. Il est de ceux qui ont le tutoiement facile. Une diction de comédien, quelques intonations bourgeoises. Un franc-parler doublé d'un vocabulaire dense et d'expressions en anglais. Il s'amuse des calembours, préfère «fantisteque» à «fantastique». Qui pourrait croire que ce presque quinquagénaire, les jambes étendues sans complexe sur la banquette d'un café parisien, s'est un jour battu pour défendre la plaque d'égout qu'il squattait devant le centre Pompidou ? Cette histoire, il la raconte dans son premier livre, Tox. Comment je suis mort et ressuscité.

Flashback sur le début des années 70. «J'avais 12 ans et je buvais des bières le matin avant d'aller à l'école.» A 13 ans, c'est haschisch et cocaïne. «Mon premier rail de