Le lendemain de son défilé, il a dormi. Avec le sentiment du travail bien accompli. Christophe Lemaire est un type normal, pas une diva de la mode. Réservé, il ne cherche pas la lumière. Fasciné par le design des uniformes, il porte un ample costume noir ou un pantalon et une chemise de toile kaki, baskets aux pieds. Dans le IIIe arrondissement, à Paris, où il possède une boutique en son nom propre, on le voit parfois avec sa compagne. Anonyme et discret. Il y a encore peu, il officiait comme DJ, amateur d'électro et de hip hop. Aujourd'hui, il préfère les sonorités introspectives ou les musiques du monde, comme cette jeune Chinoise de guzheng – de la famille des cithares – qu'il a fait jouer lors de son premier défilé, en mars dernier. Après dix ans passés chez Lacoste, marque qu'il a dynamisée et sortie du simple sportswear, il succède à Jean Paul Gaultier, aux commandes du prêt-à-porter femme de la maison Hermès. Sa première collection a sonné comme un manifeste : luxe, calme et probité. Ne pas céder aux modes éphémères, aux codes galvaudés du sexy, ne pas se plier à la démesure de shows toujours plus spectaculaires dont John Galliano était l'un des artisans. Une volonté de s'affranchir des canons les plus triviaux du commerce de la mode. L'avenir dira s'il peut tenir cette exigeante feuille de route.
Galliano vient d'être remercié de chez Dior. Ce départ signe-t-il le début d'une nouvelle ère plus rigoriste dont vous seriez l'un des représentants ?
Interview
Christophe Lemaire, l'homme discret d'Hermès
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(Miguel Rosales)
par Cécile Daumas
publié le 2 avril 2011 à 12h02
(mis à jour le 19 avril 2011 à 16h31)
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