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Libération

Chanel en défilé croisière sur la Riviera

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Une collection, un film, un concert : Karl Lagerfeld a revisité les codes locaux.
publié le 13 mai 2011 à 0h00
(mis à jour le 17 mai 2011 à 14h40)

Karl Lagerfeld est un observateur fitzgeraldien de la Riviera. Il en maîtrise la topographie, la sociologie et, bien sûr, les codes vestimentaires. A propos des travers de la population locale, qu'il connaît sur le bout de ses mitaines, il prend un ton à la Bret Easton Ellis. «Il y a un monde qui va de Cannes à Monte Carlo et un autre qui s'appelle le Var.» Il précise au passage que le mot «élégance», trop usé, n'a plus de sens à ses yeux : «Il y a des paysans élégants et de grandes bourgeoises terriblement vulgaires.»

L'an passé, il avait organisé à Saint-Tropez un défilé croisière. Cette collection, à l'origine destinée aux riches Anglo-saxons venus passer l'hiver au soleil, s'est installée comme un nouveau rendez-vous dans le calendrier de la mode. En mai 2010, sur le port de Saint-Tropez, les filles Chanel étaient en short en daim ou en maillot deux pièces. Un bad boy en moto avait clôturé le show. Cette année, le couturier a choisi le cap d'Antibes et l'hôtel Eden Roc, son parc, sa piscine à débordement, sa vue sur la baie cannoise. Karl Lagerfeld dresse le portrait des élégantes locales : «Contrairement à Saint-Tropez, les gens s'habillent ici avec une certaine discipline. C'est du sexy subtil. Les gens d'un certain âge, et je suis bien placé pour en parler, n'ont pas intérêt à se laisser aller. C'est dégoûtant.»

Hauts-de-forme. Descendant l'allée d'un gigantesque parc, les mannequins portent de vrais bijoux (ce qui n'est jamai