Menu
Libération

Héros versus Eros

Article réservé aux abonnés
Défilés homme printemps-été 2012. Louis Vuitton voyage au Kenya et Mugler buzze sur le X.
publié le 24 juin 2011 à 0h00
(mis à jour le 24 juin 2011 à 11h52)

Il n'y a pas que le diable qui se cache dans les détails. Les signes de mode se dissimulent parfois dans un motif minuscule, une boucle de ceinture, voire une sandale en cuir. Celles que portaient les mannequins du défilé Louis Vuitton, dans la serre du jardin André-Citroën, évoquaient des voyages en Afrique, une certaine littérature - celle de Karen Blixen - mais aussi cette élégance tranquille qu'inventa le photographe Peter Beard dans les années 70, lors de ses séjours au Kenya. L'Anglais Kim Jones signait, hier, son premier défilé pour la ligne masculine de Vuitton (en remplacement de Paul Helbers). Quel était l'enjeu ? Proposer une ligne de conduite qui ne soit pas polluée par l'esbroufe et qui laisse ouverte de nombreuses pistes. C'est ce qu'a réussi le nouvel arrivant. Lancés par une bande-son dansante et hypnotique (The Talking Heads), les modèles présentaient des costumes légers aux pantalons retroussés sur la cheville, une multitude de shorts et quelques pièces savamment tirées d'un vestiaire sportswear : sweat-capuche en daim, coupe-vent vert bouteille ou blouson noir en croco. Pour ce voyage imaginaire, les mannequins transportaient de lourds étuis pour appareil photo, une chaise pliante pour rêver au pied du Kilimandjaro et de larges sacs en cuir pour y fourrer plein de livres. Dans l'assistance, deux élégants de leur époque, Kanye West et Luchino Visconti di Modrone (descendant de la glorieuse famille du cinéaste italien), contemplaient le spec