Galbés, musclés, bronzés, rasés : les mollets des garçons étaient à l'honneur chez Hermès et Givenchy, deux maisons qui, chacune dans leur genre, parfois opposé, donnent le ton des vestiaires pour garçons chics. Sous les arches du méconnu et verdoyant cloître des Cordeliers, investi par Hermès, quelques jeunes gens défilèrent en microshorts de couleur unie (on a un faible pour le rouille-rouge justement appelé «tomette»). Les shorts en question étaient associés à des cols roulés en laine ultrafins : voilà parmi les plus belles silhouettes, surprenantes mais sexy, imaginées par Véronique Nichanian qui, au fil des saisons, libère l'uniforme masculin de sa raideur sans le précipiter non plus dans le rose fluo. Mais, était-ce une allusion à la Gay Pride finissante, ces garçons-là, d'un décontracté très nautique, déambulaient ensuite en tee-shirt en agneau (souple comme de la soie), ou en pantalon en seersucker de coton marine (à l'effet gaufré des plus délicats), évoquant ainsi quelques éphèbes échappés d'un bal italien, comme si leur beauté foudroyante les préservait encore des colères du monde, des morts à Venise.
Chez Givenchy, l'humeur était plus américaine, musculeuse, ainsi qu'ont pu le constater, massés derrière les vitres du rez-de-chaussée du centre Pompidou où se tenait le show, plusieurs centaines de curieux (qui ont à peine reconnu Kanye West, Usher ou Amanda Lear…). Loin de déployer son habituel gothisme flamboyant, Riccardo Tisci av