Pour la première journée des défilés haute couture, le fashion circus se posait hier dans les allées ensoleillées du musée Rodin. Les rédactrices de mode comparaient leurs destinations estivales : Saint-Barth éliminé («Beaucoup trop social newtwork, on voit les mêmes qu'à Paris»), Ibiza basée («Ma chérie, t'as plus l'âge pour faire boom-boom»), restait la Normandie, son climat «frais»,ses restaurants «sympas».
Autant de babillages pour éviter le sujet du jour, le vide laissé par John Galliano, licencié par la maison Dior et dans l'attente de son jugement pour propos antisémites. Concocté par le studio maison, sous la houlette du duo Bill Gayten et Susanna Venegas (deux collaborateurs de longue date du couturier anglais), ce défilé tentait de moderniser la ligne maison et de s'éloigner de l'élégance poudrée des années Galliano et la tournure morbide qu'elle prit sur la fin. Un remix de Grace Jones pilonnait l'assemblée avant que se lance un cortège de filles très eighties : maquillage fluo, chaussures néo art déco flashy. Les vestes en soie multicolores portées avec des jupes feuilletées et toutes aussi colorées faisaient un peu mal aux yeux et on se demandait si la nostalgie pour les années Palace et les années Goude qui suivirent était vraiment dignes d'intérêt. La section suivante, car il était difficile de lire une ligne cohérente dans ce show, se rapprochait des chromies chères à Galliano. De couleur chair, marron prof